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Département de Chimie, Université de Pretoria
Communication chimique entre le moustique porteur du paludisme – Anopheles Arabiensis – et son hôte humain.
Piéger les moustiques pour compléter les programmes de contrôle vectoriel.
Faire des études n’a pas été le premier choix de Madelein Wooding. Avant d’aller à l’Université de Pretoria pour y décrocher une Licence puis une Maîtrise, et poursuivre ensuite son doctorat en chimie analytique, elle a d’abord travaillé comme manager dans une usine de vêtements d’une grande marque.
« Je m’ennuyais tellement, et même si cela a été un défi de reprendre les mathématiques après toutes ces années, je ne regrette pas un seul instant mon choix d’embrasser une filière scientifique.
Dans ma famille, c’est une longue tradition : ma grand-mère était biochimiste et j’ai une tante que j’admire beaucoup qui exerce encore comme chimiste.
Mon compagnon, lui aussi, travaille dans le monde de la chimie » Son choix de thèse pour son doctorat porte sur la « communication chimique entre le moustique porteur du paludisme– Anopheles Arabiensis – et son hôte humain ». « La malaria est avant toute chose un problème africain ! », insiste-t-elle.
L’objectif des recherches de Madelein Wooding est d’identifier les composés chimiques sur la peau humaine qui attirent les moustiques, et de les utiliser soit comme répulsifs, soit comme attracteurs de moustiques.
Les composés répulsifs pourront être utilisés en traitement local pour le contrôle des moustiques ; quant aux attracteurs ils pourront être utilisés dans des pièges.
Le but ultime du projet est de compléter les programmes de contrôle vectoriel en augmentant le nombre d’outils disponibles dans la lutte contre le paludisme.
« D’un point de vue analytique, il y a encore beaucoup de découvertes à faire pour savoir quelles substances chimiques émises par le corps humain attirent le plus les moustiques et lesquelles les rebutent. La réponse réside vraisemblablement dans un cocktail de composés volatiles dermiques qui, si nous parvenons à les identifier chimiquement, permettront de mettre en place des applications qui pourraient sauver des millions de vie ».
Considérant les efforts consentis par le gouvernement sud-africain pour promouvoir l’égalité homme-femme, les scientifiques sud-africaines sont plus chanceuses qu’avant. « Pas moins de trois femmes ont obtenu une chaire dans notre département, une a été promue au bureau du doyen.
Elles sont des modèles pour moi ». Son avenir, Madelein l’envisage en combinant parcours académique et gestion de laboratoire. « Le savoir est la clé de l’autonomisation des femmes. J’aimerais qu’elles puissent exceller dans les sciences et pas seulement se conformer aux rôles traditionnels ».
Madelein Wooding a récemment remporté les prix et parrainages suivants : la bourse de voyage Nico Nibbering pour être présente à l’International Mass Spectometry Conference à Florence en Italie, le parrainage étudiant de ChromSA pour la conférence Analitika 2018, le prix de la meilleure présentation orale à la conférence Analitika 2018, le prix du Poster Scientifique dans le TOP10 pour une présentation à la 3eme International Mass Spectrometry School à Dubrovnik (Croatie) et une bourse de voyage pour la 3eme International Mass Spectrometry School.
Elle est la co-auteure de quatre articles scientifiques.
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For Women In Science : les scientifiques africaines primées qui puisent dans leur patrimoine