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Les Lauréats du Prix Right Livelihood 2021 sont des leaders de la lutte en faveur des droits des femmes et des filles, de la protection de l’environnement et de la défense des droits des peuples autochtones. Ils sont u nombre de quatre cette année et œuvrent à travers la mobilisation des communautés et le renforcement des initiatives locales. Marthe Wandou (https://bit.ly/3ut0IcX), première Camerounaise à remporter cette distinction, a été récompensée « pour la construction d’un modèle de protection des enfants fondé sur la communauté face à l’insurrection terroriste et à la violence de genre dans la région du lac Tchad au Cameroun »
« Les Lauréats du Prix Right Livelihood 2021 sont des personnes dont le courage et la capacité de mobilisation ont permis de montrer ce dont étaient capables les mouvements populaires. Face à l’aggravation des crises climatiques et environnementales, à une violence aveugle et à des violations flagrantes de droits humains, ils contribuent à un meilleur avenir grâce à l’engagement et à la solidarité. Ces activistes de terrain ne font pas uniquement de la résistance. Ils mobilisent activement des communautés entières afin qu’elles revendiquent leurs droits et deviennent des agents de changement là où le gouvernement échoue », explique Ole Von Uexkull, directeur exécutif de Right Livelihood.
Créé en 1980, le Prix Right Livelihood met à l’honneur et soutient des individus courageux qui travaillent pour résoudre des problèmes d’envergure mondiale. Chacun des quatre Lauréats recevra la somme d’un million de couronnes suédoises (l’équivalent de 100.000 euros ou 115.000 dollars américains). Au-delà de la récompense financière, le Prix offre également un soutien à long terme qui permet de faire connaître et de renforcer le travail des Lauréats.
En 2021, nous avons examinés un nombre record de 206 candidats originaires de 89 pays. Parmi les Lauréats précédents se trouvent Edward Snowden (États-Unis), le Dr. Denis Mukwege (RDC), Greta Thunberg (Suède) et Ales Bialiatski, avec le Centre des droits humains Viasna (Bélarus).
La juriste Marthe Wandou est une militante des questions de genre et de paix. Depuis les années 1990, son travail a pour objectif de prévenir et de lutter contre les violences sexuelles faites aux enfants, en particulier aux filles, et d’assurer la prise en charge d’enfants ayant survécu à ces violences. Par le biais de son organisation, Action locale pour un développement participatif et autogéré (ALDEPA), qu’elle a fondée en 1998, Marthe Wandou œuvre pour le bien-être des filles à travers une approche holistique basée sur l’éducation, les soins psycho-sociaux et l’assistance juridique.
A ce jour, plus de 50.000 jeunes filles ont bénéficié des travaux de l’ADELPA, qui prend racine dans la mobilisation de l’ensemble des communautés, notamment à travers les parents, les enfants et les leaders communautaires. L’organisation a contribué à l’éradication progressive de la pratique des mariages précoces. Elle a aussi contribué au renforcement de diverses compétences scolaires et d’ordre général, ainsi qu’au renforcement des capacités des enfants et des acteurs en charge de la protection de l’enfance. L’ALDEPA a aussi aidé plusieurs familles à engager des poursuites pour des affaires de viol, d’enlèvement et de violence physique.
Marthe Wandou met l’accent sur le soutien psycho-social dans le but de guérir les traumatismes et d’aider les victimes de violence sexuelle et d’enlèvement à se réintégrer. Cet aspect s’est avéré particulièrement important dans son travail avec les réfugiés et les personnes déplacées affectées par le groupe extrémiste Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun.
Dans un contexte marqué par les pratiques culturelles préjudiciables et l’insécurité, Marthe Wandou s’est démarquée en tant que militante courageuse qui lutte contre la violence sexuelle et pour le bien-être des filles et des femmes au Cameroun et dans le bassin du lac Tchad.
Le LAB (Land of African Business)