Etudier la biodiversité avec Henintsoa Onivola Minoarivelo
(Madagascar)
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D’aussi loin que cette native d’Antananarivo se souvienne, les mathématiques ont toujours fait partie de sa vie. Après avoir entamé des études universitaires à Antananarivo, la Dr Henintsoa Onivola Minoarivelo a été acceptée à l’Institut africain des sciences mathématiques (AIMS) et s’est donc installée en Afrique du Sud. Être sélectionnée par AIMS, qui promeut les meilleurs scientifiques en mathématiques sur tout le continent, a été d’une grande aide.
Elle a ensuite fait une maîtrise à l’Université de Stellenbosch en Afrique du Sud et son doctorat dans la même université dans une discipline à la croisée des mathématiques et de l’écologie, qui n’existe pas à Madagascar. Son but est d’explorer l’évolution des interactions entre animaux et plantes. « L’écologie mathématique unifie diverses observations empiriques du monde naturel dans des modèles mathématiques basés sur des algorithmes. À l’aide de simulations informatiques, des modèles mathématiques sont utilisés pour prédire de futurs scénarii possibles de l’écosystème dans différentes circonstances. Les prévisions aident à gérer efficacement les problèmes actuels rencontrés par l’écosystème. »
Pour ses études postdoctorales, menées au sein du groupe de biomathématiques de l’Université de Stellenbosch, elle se concentre sur les interactions des espèces animales courantes telles que les abeilles avec leur environnement. « Pour les biologistes de la conservation, le changement climatique est actuellement l’un des principaux problèmes causant une perte de biodiversité. Dans mes recherches actuelles, j’utilise une modélisation mathématique et des simulations informatiques pour décrire la manière dont les espèces interagissent au sein d’une communauté et pour prédire l’évolution de ces interactions face aux changements climatiques. » En effet, les interactions des animaux pollinisateurs avec les plantes qu’ils aident à féconder contribuent à un tiers de la production agricole mondiale.
Mariée, elle est devenue mère il y a deux ans, alors qu’elle était boursière postdoctorale. « Je n’ai pas eu de congé de maternité approprié. C’était dur. Mais je n’ai aucun doute sur la capacité des femmes scientifiques à avoir autant de succès que leurs homologues masculins. En outre, les opportunités pour les femmes scientifiques augmentent en Afrique. » Elle est également consciente que le fait de recevoir le Prix Jeunes Talents Afrique sub-saharienne va lui permettre de faire la différence, car « le cadre favorable pour que les filles s’inscrivent et fassent des études supérieures doit se construire dès le début ! »