Découvrez Becky Aloo, jeune talent du Prix L’Oréal – UNESCO Pour les Femmes et la Science en Afrique 2019

Les recherches de Becky Nancy Aloo pour faire évoluer l'agriculture en Afrique

(Kenya)

Née à Kisumu, au Kenya, dans une famille d’enseignants, Becky Nancy Aloo a grandi avec ses quatre frères et sœurs tous plus jeunes qu’elle. Une jeunesse à la fois formatrice et exigeante.  « Il faut beaucoup de courage et de détermination pour concilier les exigences de la recherche avec celles de la famille. […]  Mais mes enfants sont fiers de leur mère comme je suis fière d’eux, car ils en savent beaucoup maintenant sur les bactéries que j’étudie. » 

Pour sa thèse de doctorat, elle a choisi d’étudier la pomme de terre irlandaise, gourmande en engrais et dotée d’une faible capacité d’absorption des nutriments. « Les agriculteurs appliquent souvent beaucoup d’engrais chimiques pour maximiser les rendements, ce qui entraîne une dégradation de l’environnement, la pollution des masses d’eau et l’émission de gaz à effet de serre. D’où la nécessité de trouver d’autres mécanismes de fertilisation. »

Comme cette variété reste malgré tout largement répandue, Becky Nancy Aloo a évalué les composants biologiques de la pomme de terre irlandaise pour identifier des éléments jouant le rôle d’engrais naturels pour sa culture. Une manière de se détourner progressivement des engrais industriels : « Les bactéries sont en cours de caractérisation, d’évaluation et de dépistage pour tester les capacités de croissance des plantes. Des souches prometteuses vont en outre être soumises à des expériences en laboratoire pour identifier de nouvelles espèces pouvant être transformées en engrais bio et utilisées pour des essais sur le terrain. »

Après sa thèse, qui sera achevée en 2020, elle souhaite rentrer pleinement dans le monde de la recherche, en ingénierie écologique, et donner des conférences à l’Université d’Eldoret (Kenya). Pour elle, la science doit servir à résoudre les problèmes de société auxquels l’humanité est confrontée aujourd’hui. Elle souhaite également motiver les jeunes filles à s’orienter vers des carrières scientifiques. « Grâce au Prix des jeunes talents d’Afrique subsaharienne, je vais devenir un mentor et un modèle pour encourager les filles à suivre davantage de cours scientifiques. J’ai déjà participé à des programmes de mentorat et j’ai constaté que les perceptions des femmes par rapport aux sciences évoluent lentement. »

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