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Département de Pharmacologie, Université de Science et Technologie Kwame Nkrumah (KNUST)
Activités anticonvulsives de la cryptolépine et ses nanoparticules solides-lipides dans le traitement de l’épilepsie induite par la neurocysticercose
Eprouver la formulation de nanoparticules à partir d’une plante traditionnelle pour traiter l’épilepsie
La Dr. Priscilla Mante est entrée dans le monde des neurosciences après un beau parcours diplômant en Pharmacologie.
« Quand j’avais 15 ans, je voulais être présidente de la Banque Mondiale », se souvient-elle.
Elle a opté pour le français en terminale afin d’atteindre cet objectif, mais son amour pour la science l’a amenée à postuler à l’Université de Sciences et Technologie Kwame Nkrumah (KNUST) où elle a suivi tout son cursus.
Titulaire d’un Bachelor en pharmacie (avec mention), elle a suivi un programme de Master puis de Doctorat en Pharmacologie. Sa thèse portait sur l’utilisation d’une plante utilisée traditionnellement, Antiaris Toxicaria, pour traiter l’épilepsie et la dépression.
Aujourd’hui, en tant que chercheuse post-doctorale à KNUST, elle poursuit ses expériences sur les activités anticonvulsives de la cryptolépine et ses nanoparticules solides-lipides dans le traitement de l’épilepsie induite par la neurocysticercose.
« Ce projet a pour but de développer une formule à nanoparticule d’un isolat de plante, la cryptolepine, qui a une meilleure perméabilité dans le Systeme Nerveux Central (CNS) », explique-t-elle. La facilitation de son passage dans le SNC améliorera son activité d’antiépileptique et d’agent kysticide destiné à être utilisé pour soigner l’épilepsie induite par la neurocysticercose.
Ce projet de recherche vise donc à trouver des alternatives thérapeutiques pour combattre l’épilepsie pharmacorésistante et la neurocysticercosis, une maladie tropicale négligée.
« En Afrique, les maladies et les symptômes qui les accompagnent sont encore mal compris cliniquement. Par exemple, la plupart des gens pensent que l’épilepsie est causée par des forces maléfiques…
Elle n’est donc pas très bien gérée. Un diagnostic adapté peut s’avérer couteux étant donné qu’il est nécessaire de recourir à des examens onéreux, comme l’IRM.
Même après que le bon diagnostic soit posé, il faut recourir à des médicaments qui ne sont pas à la portée de tous. »
Poussée par son désir de comprendre les mécanismes actionnés par le cerveau, combiné à son expertise des plantes – la plupart utilisée en médecine traditionnelle – elle s’est plus particulièrement intéressée à Cryptolepis Sanguinolenta, une espèce très répandue dans les forêts ghanéennes.
Le soutien que lui apportent ses mentors ainsi que la collaboration avec un laboratoire aux Etats-Unis, situé au Michigan, avec lequel elle travaille à la formulation de nanoparticules et aux essais cliniques, lui sont particulièrement précieux.
« Si je me fonde sur mon expérience, je peux dire que l’avenir des femmes africaines dans les sciences est prometteur. Faire des découvertes scientifiques vous permet de tester vos forces.
Et, parfois les découvertes sont si stupéfiantes qu’elle peuvent faire naitre en vous un sentiment d’omnipuissance divine ».
Priscilla Mante a reçu la bourse de recherche de l’Université du Michigan, celle de la Horst Köhler, et celle du DANIDA BSU.
Elle est également lauréate du prix CAEN de l’International Society of Neurochemistry. Elle a publié 21 articles scientifiques.
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